Il y a une dizaine d'année, les whiskies japonais avaient créé la sensation auprès des amateurs. Avec des flacons en forme de bouteilles de parfum (la gamme Hibiki) à la calligraphie épurée, ces whiskies délicats s'étaient rapidement imposés sur le marché français. Le succès fut tellement fort et inattendu que les principaux producteurs nippons doivent aujourd'hui gérer avec parcimonie les stocks. Il est, en effet, bien difficile de trouver des Yoïchi 15 ans ou d'autres bouteilles avec une mention d'âge conséquente apposée sur l'étiquette. Aujourd'hui, la distillerie japonaise Suntory espère renouveler son succès avec son gin, Roku, qu'elle s'apprête aujourd'hui à commercialiser en France.
Le flacon, de forme hexagonal, se veut un hymne au Japon. Chaque coté représente une espèce végétale propre au pays du soleil levant : les fleurs de cerisiers (Sakura), le thé Sencha, le poivre Sansho, la feuille de cerisier, le thé Gyokuro et enfin le fameux citron, Yuzu. La calligraphie sur le devant de l'étiquette signifie le chiffre 6 pour mieux rappeler les différents composants principaux. Les fleurs de cerisiers sont elles, littéralement incrustées dans le verre pour signifier qu'elles demeurent éternelles dans l'esprit japonais même si elles n'apparaissent que quelques jours dans l'année, au moment du printemps.
Ce gin est donc une ode à la nature comme l'explique le « Maitre Distiller » Kazuyuki Tori : « le choix des différentes composantes nous a été dicté par la nature. Nos six variétés représentent différents moments de l'année où nous récoltons la matière première. Toutes les saisons sont représentées. Au printemps, ce sont les fleurs et les feuilles de cerisiers ; au printemps, le thé ; en automne le poivre et enfin, en hiver, nos fameux agrumes. Ensuite nous les avons infusées puis distillées séparément avant d'être assemblées pour créer l'équilibre nécessaire ».
Lors de sa dégustation, nature avec quelques gouttes d'eau fraiche qui auront la particularité de rehausser les différentes fragrances, les notes citronnées apparaissent immédiatement au nez. Puis viennent les fleurs de cerisiers comme un voyage dans un jardin suspendu. Enfin, le poivre Sansho relève l'ensemble sur la finale pour bien montrer que la vie, dans sa plénitude, est une multitude de sensation !
Il est possible également de consommer ce gin en cocktail avec du tonic mais là encore, la tradition demeure. Il convient de le préparer avec des zestes de gingembre et de yuzu auxquels on ajoute quelques glaçons. Le gingembre apporte la pointe épicée sur la langue et le yuzu, la fraicheur sur la finale.